Le “Made in France” a-t-il de l’avenir?
Empreintes des Marques(1), pour la conférence “Le Made in ou design by : un choix par défaut ?” ; débat au sein duquel intervenaient Mme Fabienne DELAHAYE, Commissaire Générale du Salon “Made in France – MIF EXPO”, Mme Simona D’ANTONE, Responsable de la Chaire Sustainable Sourcing in the Network Environment KEDGE BS, et M. Daniel HARARI, Directeur Général de Lectra.
On entend en effet régulièrement, qu’au-delà du savoir-faire et de la qualité “à la française”, il est de bon ton de consommer français, d’associer un acte d’achat à une attitude “citoyenne”, contribuant à “freiner le processus de délocalisation”…
Qui ne se souvient pas d’Arnaud Montebourg à l’affiche du Parisien Magazine(2) arborant fièrement une marinière Armor Lux, une montre Michel Herbelin et un blender Moulinex ? Trois entreprises qui illustrent la réussite “Made in France”.
Sans entrer dans ce débat, avant de valoriser une marque, une entreprise, il convient de savoir si le critère du “Made in France” entre en compte dans le choix du consommateur.
Au regard des études réalisées à ce jour(3), il apparaît à première vue que cet aspect est important, voire majeur, pour les consommateurs. En effet, les produits d’origine France, pour les consommateurs français, sont un gage de qualité(4). Un critère qui devient essentiel en matière d’alimentation(5). 61% des consommateurs interrogés sont même prêts à payer plus cher un produit pour sa fabrication française.
Par ailleurs, les critères de choix qui prédominent au moment de l’acte d’achat sont le rapport qualité / prix et la qualité des produits. Le prix reste encore un élément déterminant à tout acte d’achat, notamment pour les ménages les plus modestes.
“L’atout France” est-il essentiel à la conquête du consommateur ?
Au cœur de la marque, ce n’est pas tant l’origine ou le lieu de fabrication qui prime, mais bien les valeursqui sont véhiculées par la marque, qui “font rêver” le consommateur. La culture française, la fabrication “à la française”, est en effet dans l’inconscient du consommateur, associée à la qualité, au savoir-faire, au luxe enfin…
Un fil rouge qui rassure, déclencheur de l’achat, qui peut donc être utilisé pour promouvoir la marque; notamment dans le cas d’une entreprise encore peu connue du grand public.
Cependant, au-delà de l’argument marketing, ne faut-il pas plutôt se poser la bonne question, à savoir, non pas où est fabriqué le produit en question, mais bien comment, et si la marque “chérie” élabore ses produits en ayant à cœur de respecter les valeursqu’elle promeut…
Si le “Made in France” peut être pris avec des pincettes, le consommateur responsable n’est quant à lui pas une utopie.
(1) Colloque “Empreintes des Marques” Le 19 et 20 mars 2015. http://www.empreintes.com/
(2) “Pourquoi Arnaud Montebourg pose en marinière dans le Parisien Magazine?”, 18 octobre 2012.
http://www.leparisien.fr/economie/pourquoi-arnaud-montebourg-pose-en-mariniere-dans-le-parisien-magazine-18-10-2012-2244551.php
(3) “L’attachement des Français au Made in France”, par le Crédoc, par Emilie DAUDEY, sous la direction de Régis BIGOT. Novembre 2014. http://www.credoc.fr/pdf/Rapp/R315.pdf
(4) 60% des sondés estiment les produits de meilleure qualité. En 2005, la proportion était de 41%.
(5) 55% des personnes interrogées privilégient les produits français en matière d’alimentation.]]>